Marisa Linton. The Politics of Virtue in Enlightenment France. New York: Palgrave Macmillan, 2001. xi + 258 pp. $65.00 (cloth), ISBN 978-0-333-94959-7.
Reviewed by Denise Turrel (Université de Tours, France)
Published on H-Mediterranean (April, 2003)
Les trois premiers chapitres (1. Concepts of Virtue before 1745; 2. Sociable Virtue and the Rise of Secular Morality, 1745-54; and 3. Virtue and Radical Political Theory: Rousseau and Mably) analysentl'évolution des théories jusqu'à la mi-XVIIIe siècle: desdéfinitions des dictionnaires de la fin du XVIIe siècle (Richelet,Furetière, l'Académie) à Rousseau, elle montre comment se construitprogressivement le nouveau concept de vertu. Jusqu'au milieu duXVIIIe siècle, la rhétorique de la vertu est utilisée pour donnerune légitimité morale au pouvoir (du roi ou de la noblesse); aumilieu du siècle, s'élaborent de nouvelles positions théoriques,avec entre autres Diderot, Montesquieu, puis Rousseau.
Les chapitres suivants (4. Making the Man of Virtue, 1755-70; 5. TheVirtuous King: A Rhetoric Transformed; and 6. The Maupeou Crisis andthe Rise of Patriotic Virtue, 1770-5) montrent l'utilisation de celangage de la vertu politique comme une arme dans les combats desLumières contre la monarchie absolue, au long de la seconde moitiédu XVIIIe siècle: ils aboutissent dans la décennieprérévolutionnaire au "triomphe de la vertu" (chapitre 7).
La conclusion évoque brièvement le rôle de ce langage politiquependant les années révolutionnaires. En rappelant que la vertu estinscrite dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen,mais aussi qu'elle fut pendant la Terreur "un mot qui tue," selon laformule de Michelet.
Outre, pour un public français, l'intérêt d'utiliser unebibliographie principalement anglo-saxonne, l'auteur analyse lesproblèmes posés par tout travail historique sur le discours et prendnettement position. Concernant la question des rapports entrediscours et intentionnalité, elle note que le concept de vertucivique était devenu, à la fin de l'Ancien Régime, une "boîte dePandore" (p. 170) qui échappait à ses promoteurs. Sur le rôle dulangage dans le processus de changement et de maintien d'un pouvoirpolitique, elle conclut que l'utilisation de la rhétorique de lavertu fut moins un moteur des événements qu'un choix stratégique dela part des acteurs politiques du XVIIIe siècle.
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Citation:
Denise Turrel. Review of Linton, Marisa, The Politics of Virtue in Enlightenment France.
H-Mediterranean, H-Net Reviews.
April, 2003.
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